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Voyages, exils et migrations
Le 09/12/2019
Ouh là là! Quel titre pompeux pour parler de mes petits sentiments personnels...
On dirait que je m'apprête à écrire un traité sociologique de 2000 pages (hhhhh), alors qu'il s'agit seulement de quelques mots qui sont sortis de moi (sans prévenir?) il y a quelques jours en guise de commentaire sur facebook, à l'occasion de l'interrogation d'une personne sur le "Comment faire lorsque l'un de nos proches est malade et que nous nous trouvons à des milliers de kilomètres?"
Chante encore pour moi, beau merle!
Le 24/10/2019
J'ai longtemps cru que l'oiseau que j'entendais lors de mes visites en Normandie chez ma maman était un coucou. Et j'ai longtemps cru aussi que cet oiseau était réservé à ma Normandie natale.
Et puis, un jour, en Kabylie, un doux son attire soudain mon attention : ne serait-ce pas le même oiseau, là, qui chante? l'oiseau de chez ma maman? Oh, merveilleux sentiment de retour en... non, pas en enfance!... juste en Normandie, et pas n'importe où, chez ma maman...
On m'a dit que j'avais l'accent kabyle...
Le 11/05/2017
Incroyable, non, de s'entendre dire qu'on a l'accent kabyle alors qu'on n'est même pas fichu de parler kabyle!?
Seize années que je vis dans cette belle région d'Algérie où j'entends chaque jour parler kabyle autour de moi, que je me laisse bercer des heures durant par les bavardages ronronnants des salles d'attentes et fêtes de mariage kabyles, que j'assiste éberluée aux dicussions enthousiastes ou virulentes de ma progéniture, version taqvaylit. Tout ça sans que je me sois mise, moi-même, à faire mieux qu'à prendre l'accent kabyle lorsque je parle français!
La distorsion de mon espace temps
Le 25/04/2017
Je ne sais pas si je suis la seule à qui ça arrive, mais voyez-vous, tout à l'heure, alors que j'étais tranquillement installée sur mon canapé à ne rien faire et à laisser mon esprit vagabonder, mon regard s'est soudain trouvé attiré par la pendule accrochée au mur du salon.
Jusque là, rien que de très normal.
Mais voilà qu'à la vue de la date affichée sur la pendule, mon esprit s'est tout à coup trouvé embarqué dans un décompte censé calculer le nombre de jours qui s'étaient écoulés depuis mon dernier retour de France.
Le 01/04/2017
Il y a, lorsqu'on est en expatriation, des nourritures qui nous font complètement régresser!
Pour moi, c'est la crème fraîche, le camembert, les cornichons, le chocolat, la confiture, l'emmental, le leerdammer,..., ..., ..., et, depuis mon tout dernier voyage en France : les endives et le thé à la bergamote, dont j'avais presque oublié qu'ils existaient!!!
Une femme syrienne au milieu de la route...
Le 05/02/2017
Il y a quelques semaines, alors que nous traversions une commune pas loin de chez nous, j'aperçus une femme qui se trouvait au milieu de la route et qui tenait devant elle un écriteau.
Le message qui y était inscrit était en arabe. Je me tournai alors vers mon mari et lui demandai : "Qu'est-ce qui est écrit?".
Lorsque je sus que cette femme était syrienne, il me sembla d'un coup que toutes les émotions que j'avais ressenties jusque là chaque fois que les médias diffusaient les images terribles de l'errance du peuple syrien, il me sembla que toutes ces émotions jusqu'alors si bien contenues en moi trouvèrent en cette femme le déclencheur nécessaire à leur expression : je ne pus réprimer un flot de larmes dont je fus la première surprise et que j'aurais aimé pouvoir laisser couler à leur guise, comme une réponse nécessaire à toute la misère de ces migrants fuyant la guerre et la peur.
D'abord étonnée par cette réaction à laquelle je ne m'attendais pas, il me fallut plusieurs jours pour comprendre comment la vie de cette femme syrienne avait une résonnance particulière pour l'expatriée que j'étais.
Le 22/09/2016
Puisque je suis encore, semble-t-il, dans ma période "souvenirs, souvenirs..." et intense nostalgie, je n'ai pas eu envie d'arrêter en si bon chemin sur le thème de "l'exilé en quête de..." ...je ne sais pas trop de quoi, en fait! "D"identité"? Non, trop à la mode, ce mot-là!
Partir, c'est mourir un peu...
Le 19/08/2016
Oh là là, que vous vous dîtes peut-être, il ne faut pas être un peu déprimé pour intituler de la sorte un article de blog, tout juste 10 jours après un retour de voyage?
Non, non, vous répondrai-je, c'est juste que lorsque je suis tombée par hasard sur ce vers d'Edmond Haraucourt: "Partir, c'est mourir un peu", je me suis sentie quelque peu remuée.
Puis quand j'ai lu ces 2 autres vers "C'est son âme que l'on sème, Que l'on sème à chaque adieu" tirés du même poème "Le rondel de l'adieu", je me suis sentie plus intensément et plus justement touchée encore, comme si Edmond Haraucourt avait su mettre en mots le trouble qu'il m'arrive parfois de ressentir à la simple évocation de mon pays natal, et qui habite sans doute bon nombre de migrants, expatriés et exilés du monde entier...
Pour que ce vers d'Edmond Haraucourt soit d'ailleurs ainsi repris dans le monde entier au point d'être devenu une véritable maxime, je me suis dit qu'il était bien certain que je n'étais pas la seule à en ressentir la justesse!