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J'irai revoir ma Normandie...

Le 22/09/2016 0

Dans Voyages, exils et migrations

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Puisque je suis encore, semble-t-il, dans ma période "souvenirs, souvenirs..." et intense nostalgie, je n'ai pas eu envie d'arrêter en si bon chemin sur le thème de "l'exilé en quête de..." ...je ne sais pas trop de quoi, en fait! "D"identité"? Non, trop à la mode, ce mot-là!

"De racines"?, "D'origine"? non, c'est pareil, ce sont des mots qui traînent partout, et en plus, je ne vois pas pourquoi l'exilé, le voyageur ou le migrant aurait perdu ses origines pour être ainsi à leur recherche! Finalement, je verrais mieux "en quête de mots", tout simplement...

Et pour ce qui est des mots, je vous ai gâté la dernière fois, n'est-ce pas, avec le Rondel de l'Adieu d'Edmond Haraucourt. "C'est son âme que l'on sème, Que l'on sème à chaque adieu"...Vous vous souvenez?

Aujourd'hui, je reviens à la charge avec "Ma Normandie", la chanson qui finit avec le célèbre "J'irai revoir ma Normandie...".

Mais ce n'est pas le fameux et joyeux "J'irai revoir ma Normandie" qui m'a le plus touchée, non non, c'est plutôt cette strophe-là : 

"Il est un âge dans la vie,
Où chaque rêve doit finir,
Un âge où l'âme recueillie
A besoin de se souvenir."

Non qu'il soit question pour moi de finir mon rêve, bien sûr que non, mais de me souvenir, oui, évidemment!

En tout cas, que ce soit Edmond Haraucourt en 1890 avec son Rondel de l'Adieu, ou Frédéric Bérat en 1836 avec sa Normandie, on peut dire que leurs poème et chanson ont su toucher bien des coeurs, puisqu'il n'est pas rare d'entendre encore fredonner aujourd'hui: "J'irai revoir ma Normandie", et énoncer telle une solennelle maxime : "Partir, c'est mourir un peu", comme des refrains et proverbes dont la célébrité aurait fini par dépasser celle des auteurs...

Bon, quoi qu'il en soit, que mon bavardage ne me fasse pas oublier de vous laisser le texte intégral de Ma Normandie...

Et... bon vent à vous, que vous vous trouviez en Normandie, en Kabylie ou ailleurs!

 

Quand tout renaît à l'espérance,
Et que l'hiver fuit loin de nous,
Sous le beau ciel de notre France,
Quand le soleil revient plus doux,
Quand la nature est reverdie,
Quand l'hirondelle est de retour,
J'aime à revoir ma Normandie !
C'est le pays qui m'a donné le jour.

J'ai vu les champs de l'Helvétie,
Et ses chalets et ses glaciers ;
J'ai vu le ciel de l'Italie,
Et Venise et ses gondoliers.
En saluant chaque patrie,
Je me disais : aucun séjour
N'est plus beau que ma Normandie !
C'est le pays qui m'a donné le jour.

Il est un âge dans la vie,
Où chaque rêve doit finir,
Un âge où l'âme recueillie
A besoin de se souvenir.
Lorsque ma muse refroidie
Aura fini ses chants d'amour,
J'irai revoir ma Normandie !
C'est le pays qui m'a donné le jour.

Frédéric Bérat, 1836

 

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