Lorsqu'on se retrouve à l'autre bout du monde, ou, plus simplement comme dans mon cas, de l'autre côté de la Méditerranée, il y a aussi des listes entières de produits qui nous font défaut toute l'année, qu'on se promet d'acheter lors de notre prochaine visite en France, et, qu'au bout du compte, on oublie d'acheter une fois le moment venu!
Et puis il y a tous ces objets que l'on découvre, toujours à l'occasion d'un aller-retour au pays de notre enfance, au détour d'une enseigne discount qui met tout à 1€ : la lampe de poche que l'on cherchait depuis des années et qui nous aiderait bien à ne pas trébucher là-bas lorsque l'électricité nous lâche, les grattoirs (c'est comme ça que je les appelle, vous savez, les trucs en métal pour récurer les casseroles), inoxydables, qui remplaceraient à merveille ceux qui n'en finissent pas de rouiller là-bas sur notre évier, le presse-citron qu'on nous propose à même pas 1€ celui-là, alors que l'on a justement cassé le nôtre avant de partir, le stylo 4 couleurs qui marche à merveille (enfin, j'espère!) et qui pourrait faire plaisir à tous les petits mômes de la famille (combien il en faudrait, au fait? allez, c'est le moment de faire les comptes!), et puis les mogs super jolis et tous les petits gadgets qui nous font nous exclamer à chaque coin du magasin!!!
ENFIN ET SURTOUT (je garde le meilleur pour la fin!), il y a... toutes ces petites choses que notre maman nous met dans la valise avant que nous ne nous envolions à nouveau, qu'elle a préparées pour nous durant des semaines et des mois, rien que pour nous faire plaisir, parce qu'elle sait ce qui nous fait plaisir, bien sûr, et là, on se laisse faire, et, doucement, on retombe en enfance. On se retrouve les bras ballants, avec une valise (que dis-je, DES valises!) pleines de toutes ces bonnes choses que l'on aime et qui adouciront un peu, on suppose, le choc du retour.
C'est ainsi qu'au lendemain de ce fameux retour (on y arrive, patience, patience...), je me lève au petit matin les yeux embrumés, n'étant plus vraiment certaine de savoir où je me trouve, ici ou bien là-bas, traînant légèrement les pieds (ça aide de traîner légèrement les pieds pour appréhender la réalité!). Je pose mon bol sur la table, je contemple longuement mon sachet de thé avec une tendresse qui en dit long. Ce thé, bien sûr, c'est le même que celui que je sirotais la veille encore en compagnie de ma maman - à la bergamote, s'il vous plaît- et dont elle m'a confié les derniers sachets délicatement enveloppés dans une de ces petites pochettes dont elle a le secret. Aujourd'hui, me voilà donc assise, ici et plus là-bas, en train de humer, que dis-je, aspirer! et retenir autant que possible les effluves si délicatement odorantes de ce thé à la bergamote, qui me replongent comme par magie dans le pays de mes souvenirs. Une fois cet instant de magie passé, retombant doucement dans la réalité et espérant secrètement faire durer ce moment quelques jours encore, je me surprends alors à compter, à la manière d'un enfant, le nombre de sachets de thé restants...