Ce que je ne vous ai pas encore dit, c'est que cela fait des années que je rêve d'en mijoter des toutes pareilles, ici, en Kabylie. Seulement voilà, même si en Kabylie, des fruits, il y en a beaucoup, de bons fruits gorgés de soleil, il y a aussi chez moi énormément d'amateurs de fruits frais, juteux et sucrés à souhait, qui ne me laissent jamais le temps d'en réserver pour m'essayer à quelques pots de confitures. A peine cueillies, sitôt mangées!
Cette année, pourtant, les choses semblent avoir pris une tournure différente.
La saison des fruits est en effet arrivée en plein Ramadan : figues, prunes, pêches et abricots arrivent à maturité, alors que le jeûne quotidien rend notre appétit beaucoup moins actif une fois la nuit tombée, que ce soit chez nous ou dans les foyers alentours, me semble-t-il, puisqu'a lieu depuis quelques jours des échanges de fruits : des figues à offrir pour les uns, des invitations à la cueillette de prunes dans de généreux vergers voisins pour les autres, ce qui m'a permis de recevoir moi-même il y a quelques jours un seau conséquent de prunes rouges fort appétissantes. Ne me demandez pas leur nom, je ne saurais vous dire!
Après l'utilisation des premières prunes à l'occasion d'une succulente tarte aux prunes (excusez du peu) il y a quelques jours pour un dessert de Ramadan fruité comme je les aime, je m'attendais à voir les prunes suivantes promptement emportées par les mains gourmandes de la maisonnée. Mais les nuits ramadanesques étant trop courtes sans doute pour ce genre de grignotages intempestifs, je remarquai bien vite que les jolies prunes restaient intactes dans leur jus.
"Oh merveille", me suis-je dit, "serait-ce possible que cette année soit pour moi l'ANNEE de mes premières confitures de prunes???"
Ni une ni deux, une petite conversation sur Skype avec ma maman, et me voilà détentrice de LA recette censée me permettre de réaliser mon REVE de cuisinière de bientôt 50 ans : ma PREMIERE confiture de prunes!
Après le lavage à grande eau de 2 kg de prunes, que je dénoyautai patiemment, et que je coupai en petits morceaux (plus facile pour moi que de les couper en deux), je les mélangeai dans une bassine à 1,2 kg de sucre en poudre (un tout petit peu plus que la recette de ma maman, mais moins que les recettes sur Internet) et les laissai ainsi mijoter quelques heures au frigo, le temps que le sucre fonde bien et fasse dégorger mes belles prunes (notez que je ne sais pas si c'est c'est vraiment le sucre qui les fait rendre leur jus...).
Puis je les mis sur le feu, les portai à ébullition et les laissai cuire presque 3/4 d'heure à découvert, en ayant pris soin d'écumer et de remuer de temps en temps.
Je me décidai alors d'arrêter la cuisson (et j'ai bien fait!), même si dans la recette de ma maman, la cuisson devait durer plus longtemps.
Résultat des courses : confiture délicieuse, mais tout de même un peu trop cuite.
La raison, selon moi : temps de cuisson différent à adapter selon que l'on fait cuire la confiture à l'électricité (cas de ma maman) ou au gaz (mon cas).
Moralité de l'histoire : Il n'y a pas que les ingrédients propres à chaque pays qui modifient le goût des plats. Le mode de cuisson y est aussi pour quelque chose!
Voilà, j'espère vous avoir donné envie, à vous aussi, de réaliser votre toute première confiture de prunes, ou, qui sait, votre énième confiture de cuisinier(e) avertie?!
A bientôt donc pour de nouvelles aventures...