La coqueluche des enfants, ici, en Kabylie. Les miens n'ont pas dérogé à la règle bien sûr (awid aghroum par ci, awid aghroum par là).
Et les garçons (de toute la Kabylie, pas que les miens), je crois que, comme leurs pères, ils en sont encore plus friands que la gente féminine! De vrais gouffres à galettes, les messieurs! J'en connais même qui, sans galette, ne mangent pas, tout simplement!!!
Alors voilà, après l'avoir faite et refaite, la galette kabyle, je me suis, comme qui dirait, un peu lassée, pour ne pas dire complètement dégoûtée...
Et mon cher et tendre avait fini par s'y mettre (à la faire), ayant finalement compris qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même (et, de temps à autre, par ses filles!)...
Et puis, aujourd'hui, je ne sais ce qui m'a pris!?
J'ai sorti la plaque à galette, ouvert mon sac de semoule, saisi l'huile d'olive, et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me suis retrouvée comme ça, les mains dans la pâte, à malaxer un truc un peu collant, censé devenir quelques minutes plus tard, l'objet de toutes les convoitises familiales (sauf des miennes!) : LA GALETTE!
Et mon fiston de 5 ans m'a dit, d'un ton rassurant : "Tu vois, maman, t'es arabe, toi aussi" (confondant au passage "arabe" et "kabyle"...).
Loin de se douter (mais est-ce si sûr?) de l'intensité des bouillonnements intérieurs qui habitent par moments sa maman, partagée qu'elle est entre deux mondes si différents : celui de son pays d'adoption qu'elle a un jour investie de toute son énergie pour de longues années de découverte (la Kabylie) et celui de son pays d'origine (la Normandie) dont elle recherche parfois si obstinément à ressentir les émotions passées...
Bouillonnements intérieurs qui se traduisent souvent par de simplissimes questionnements :
ALORS, CE SOIR, GALETTE OU POISSON A LA CREME???