Mais depuis quelques mois, une autoroute relie désormais notre commune à la capitale et permet de faire le voyage en moitié moins de temps. Alors, à force d'observer l'une de nos filles faire de fréquents allers-retours en bus pour ses études à Alger, nous, les vieux parents que nous sommes, avons fini par penser : "Pourquoi pas nous?". Pas pour les études, nonnnnnn, mais pour une escapade à Alger, et pas pour rien (je vous ai dit : je suis irrémédiablement casanière), mais pour un rendez-vous obligé au consulat de France à Alger.
Nous voilà donc à attendre le bus, Monsieur et moi, à 4h30 du mat, un beau jour de mars 2019 (il y a quelques jours donc) dans le froid glacial d'un petit matin brouillardisant, sur le bas côté de la RN. Et me voilà, moi, à importuner Monsieur : "Tu es sûr que le bus peut nous voir dans ce brouillard?", "Tu es sûr que c'est bien ici qu'il faut l'attendre et pas là-bas?", "Tu es sûr qu'il va passer" (Ben oui, ça faisait déjà une bonne vingtaine de minutes qu'on l'attendait dans un froid polaire, alors vous voyez, la casanière que je suis se demandait déjà s'il ne valait pas mieux remettre notre escapade au lendemain, voire... à jamais... plus simple comme ça... et si le consulat avait besoin d'avoir de mes nouvelles, il n'avait qu'à envoyer quelqu'un ...).
Mais finalement, à 5 h tapantes (ou presque), voilà un bus qui s'arrête elhamdoulillah et nous voilà en route pour Alger la Blanche, ou plutôt, vers la gare routière d'Alger : le Caroubier. (Pour moi, Alger la blanche, c'est autre chose - beaucoup plus blanc, pour de vrai - et c'est pour plus tard dans la journée).
Donc, 6 h 50 : arrivée au Caroubier.
7 h 30 : taxi vers le consulat (vrai taxi, exigence de Madame à Monsieur! pas de taxieur à la sauvette, non!).
7 h 45 : arrivée devant le consulat barbelifié (ah oui, c'est une des originalités du consulat français, les barbelés, ça fait tout de suite bien chaleureux).
8 h00 : ouverture du consulat et madame qui s'engoufre sans bonjour ni rien! ben oui, au lieu de me dire bonjour, on me tend la main à travers les barreaux du tourniquet pour que je donne mon récépissé de rendez-vous et mon passeport, sans bonjour, sans sourire ni rien, alors moi pareil, ni bonjour ni rien. Fatiguée de soutirer des bonjours et des au revoirs. Bon, la dame du tourniquet, elle a quand même bien fini par se dérider quand je lui ai dit en rigolant parce qu'elle n'arrivait pas à me reconnaître sur la photo du passeport : "Ah, ça change, hein, avec le hidjab!". Du coup, voilà la dame tout sourire et qui se met à dire bonjour à tout le monde. Chouette!
9 h : sortie du consulat après avoir failli payé 3500 Dinars pour mes papiers au lieu de 2000 Dinars (comme quoi, ça sert de regarder le prix avant sur Internet!) parce que la dame qui faisait payer supposait que je n'étais pas inscrite au consulat. Va savoir pourquoi?!
9 h toujours : taxi direction la place Audin! Pas pour rien non plus, mais pour acheter des livres universitaires aux demoiselles. Du coup, j'en ai profité pour m'offrir quelques livres, dans une autre librairie pas loin. Douceurs et merveilles... Non, ce n'est pas le nom de la librairie, mais les mots pour dire ce que je ressentais alors. J'aurais pu y passer la journée dans cette librairie, mais bon, je voulais bien aussi me promener en touriste et voir de plus près ce qui fait la blancheur d'Alger sous un magnifique soleil bien bleu de début printanier...
Et c'est là que je me tais, et que je vous balance MES PHOTOS, prises par-ci par-là :