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Le vieil âne de George Sand

Le 14/11/2017 4

Dans Janet qui lit...

 

Ane avec la cargaison 57205226

 

J'ai découvert, il y a quelques semaines, un joli texte de George Sand, qui parlait d'un âne, un vieil âne.

C'était un jour où j'avais sorti tous les vieux livres qui avaient appartenu à ma grand-mère et dont je disposais, afin d'y collecter des textes, en vue, peut-être un jour, de partager un peu de ma langue française.

Lorsque je suis tombée sur ce texte, dont la douce musique a cette faculté quasi hypnotique de me bercer, à la façon dont le faisaient déjà mes lectures d'autrefois, je me suis empressée de le mettre de côté, satisfaite que j'étais.

Merveilleux lien, me suis-je dit, entre ma vie française d'autrefois, faite de lectures et de rêveries, et ma vie actuelle, ici en Algérie, où mon existence semble s'être concrétisée, au milieu des ânes, des poules, et des figues de mon jardin!

Je ne sais si ce petit texte saura vous plaire autant qu'à moi, mais, quoi qu'en soit le résultat, je ne peux m'empêcher de le partager avec vous : 

 

Un vieil âne.

Il y avait à la maison le meilleur des ânes que j’aie jamais connu ; je ne sais s’il avait été malicieux dans sa jeunesse, comme tous ses pareils ; mais il était vieux, très vieux ; il n’avait plus ni rancunes ni caprices. Il marchait d’un pas grave et mesuré ; respecté pour son grand âge et ses bons services, il ne recevait jamais ni coups ni reproches ; et, s’il était le plus irréprochable des ânes, on peut dire aussi qu’il était le plus heureux…Il lui prenait souvent fantaisie d’entrer dans la maison. Il avait même appris à ouvrir la porte au loquet ; et comme il connaissait parfaitement tout le rez-de-chaussée, il cherchait toujours ma grand-mère…

George Sand

 

PS : J'ai oublié de vous dire que les ânes, chez nous, même si leur présence semble se raréfier (à moins que j'aie tout simplement fini par m'habituer à eux!), font encore un peu partie de la vie des gens d'ici. Il est vrai que lorsque je suis arrivée en Algérie (souvenirs, souvenirs...), j'ai été surprise et amusée de voir tellement d'ânes trotter paisiblement le long des routes, nullement inquiétés par la circulation moderne, et accompagnés de leurs propriétaires à qui ils rendaient d'immenses services! Et que dire d'une de ces nuits, où, réveillée pour je ne sais quelle raison, j'entendis, mi intriguée, mi-inquiète, un de ces sons mystérieux et lugubres, venu du fin fond de la nuit?! Il me fallut l'explication de Monsieur pour que je sois tout  à fait rassurée en comprenant que ce que j'avais entendu n'était que le braiement d'un âne ( j'en étais moi-même restée aux meuglements des vaches de Normandie, et pas en pleine nuit!).

Allez, sur ce, je vous laisse avec mes histoires à dormir debout...

Commentaires

  • Janet

    1 Janet Le 17/11/2017

    Ca me touche beaucoup, Nassy, que toi, la petite fille de l'école algérienne, installée dans le pays où j'ai tant de souvenirs, y compris ceux de mes lectures, soit sensible à ce que je raconte. Mais j'ai comme l'impression, lorsque je lis ton blog, que nos sensibilités se rejoignent bien souvent...Merci encore de ton amicale visite!!!
  • Nassy

    2 Nassy Le 17/11/2017

    Un très joli texte qui a le parfum des livres d'école qui nous faisait tant rêver. J'ai baigné moi aussi dans cet univers dans mon école en Algérie. Tout ce que tu racontes autour de ce texte, sur ta vie à la campagne, me plaît beaucoup. Amicalement.
  • Janet

    3 Janet Le 15/11/2017

    Coucou Marie, j'ai bien fait de mettre ce texte alors! Il est extrait du recueil épistolaire : "Histoire de ma vie", publié en 1855. Je n'en ai que cet extrait, tiré d'un très vieux livre de classe "De la grammaire à la rédaction", publié en 1938!!! (j'aime les vieux livres, je suis gâtée). Peut-être contient-il d'autres extraits, d'ailleurs, de ce recueil de George Sand, faudra que je farfouille encore!). Bonne journée à toi, bises, et merci pour ta visite. (La prochaine fois, il faudra que je sorte de bons biscuits à grignoter devant une tasse de thé ).
  • Marie

    4 Marie Le 15/11/2017

    Très joli texte, merci de nous en avoir mis un passage. Moi, ça me donne envie de lire la suite !!! C'est un extrait de quel ouvrage de George Sand ? Bisous et bonne journée.

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