Pas rien tout de même 1650 km de route, 2 jours de voyage sur terre, puis 12 h de navigation en mer, pour arriver par un beau matin de Décembre en vue d'Alger la Blanche...
Pour un peu, elle se serait prise pour Christophe Colomb, la Janet!
Mais bon voilà, après Alger la Blanche, Janet l'aventurière a continué son chemin, marmaille sous le bras, mari chef d'escorte en éclaireur, pour finalement arriver, après une centaine de kilomètres de virages, précipices, et folies routières en tous genres, à sa destination ultime : LE bled de Kabylie, celui qui devait mettre un point final à son voyage.
Pour commencer, elle a posé ses valises, la Janet, puis elle a regardé, écouté, observé, humé. Elle a commencé à s'imprégner, des odeurs, des sons, des ambiances...
Au fur et à mesure que les années passaient, Janet prenait ses marques. Elle allait et venait entre souvenirs et découvertes, enthousiasmes et agacements. Les comparaisons entre ce qu'elle avait vécu là-bas, et ce qu'elle vivait désormais ici rythmaient sa vie quotidienne, provoquant tour à tour exaltations et incompréhensions.
Et puis un jour, les hauts et les bas commencèrent à s'estomper. La vie devenait plus rectiligne. Janet se surprenait à adopter les codes d'une vie kabyle, allant même jusqu'à les trouver à son goût. Elle s'étonnait de se sentir bien dans un monde qui, quelques années auparavant, lui était totalement inconnu et pour ainsi dire incompréhensible.
Janet l'aventurière avait fini par trouvé sa place en Kabylie. Elle pouvait désormais redevenir Janet la casanière, non plus de Normandie, mais bien de Kabylie.