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Une femme syrienne au milieu de la route...

Le 05/02/2017 7

Dans Janet qui constate, qui s'émeut, qui ralôte...

Il y a quelques semaines, alors que nous traversions une commune pas loin de chez nous, j'aperçus une femme qui se trouvait au milieu de la route et qui tenait devant elle un écriteau.

Le message qui y était inscrit était en arabe. Je me tournai alors vers mon mari et lui demandai : "Qu'est-ce qui est écrit?".

Lorsque je sus que cette femme était syrienne, il me sembla d'un coup que toutes les émotions que j'avais ressenties jusque là chaque fois que les médias diffusaient les images terribles de l'errance du peuple syrien, il me sembla que toutes ces émotions jusqu'alors si bien contenues en moi trouvèrent en cette femme le déclencheur nécessaire à leur expression : je ne pus réprimer un flot de larmes dont je fus la première surprise et que j'aurais aimé pouvoir laisser couler à leur guise, comme une réponse nécessaire à toute la misère de ces migrants fuyant la guerre et la peur.

D'abord étonnée par cette réaction à laquelle je ne m'attendais pas, il me fallut plusieurs jours pour comprendre comment la vie de cette femme syrienne avait une résonnance particulière pour l'expatriée que j'étais. 

Comment, en effet, ne pas ressentir la détresse d'une femme ayant fui son pays, catapultée dans un monde inconnu, déchirée par la séparation d'avec les siens et d'avec ses repères, terrifiée par le lendemain, lorsqu'on a soi-même, un jour, quitté son pays par choix, que l'on n'a fui ni la guerre ni la terreur, et que pourtant, on sait et on ressent au quotidien le déchirement que peut représenter un départ? Comment ne pas imaginer alors toute la violence que peuvent représenter tous ces exils forcés de millions de migrants qui ne savent vers quoi les mènera leur longue et douloureuse marche?

Bien sûr, qu'est-ce que quelques larmes de compassion pour cette femme en détresse, pour un peuple entier fuyant la misère, qu'est-ce que quelques mots dérisoires en comparaison de toute cette souffrance?! si ce n'est d'éveiller en soi la conscience que l'on est privilégié, que l'on vit dans un pays aujourd'hui sans guerre, avec un lit où dormir chaque jour, et une assiette pleine à chaque repas. Si ce n'est de se dire aussi que la moindre des choses que l'on puisse faire pour que cette compassion serve à quelque chose, c'est de ne pas fermer sa porte ou son coeur lorsque des femmes ou des hommes en détresse nous demandent de l'aide, et de demander aux dirigeants des pays du monde entier de ne pas fermer les frontières de leurs pays en paix..

P.S : Avant de vous quitter, je vous laisse avec ce joli poème écrit par Catherine Albatta, expatriée à Abu Dhabi et auteure de recueils de poésie :

Elle vient de Gaza

Dans ses yeux tant de larmes
Son sourire qui tremble
Un instant elle baisse les armes
Ses sentiments l'ébranlent

Elle voit son fils partir
A la recherche d'un avenir
Elle sait trop bien les tourments
Les barrières qui se dresseront... trop souvent.

Il part si loin d'elle
Dans un pays où rien ne l'attend
Il part car la race humaine
A oublié les sentiments

Dans ce pays où il est né
Considéré comme un danger
Juste car elle lui a donné
La ''mauvaise'' nationalité

Dans ses yeux tant de larmes
Qui roulent sur ses joues
Palestinienne dans son sang… dans son âme
Elle rêve de lendemains plus doux

Pour ses enfants et pour les autres
Elle donnerait tout, donnerait tellement
Pour qu'ils vivent heureux simplement
Sans avoir si peur de la sorte…

Qu'adviendra t-il demain ?
Que leur imposera-t-on ?
Comment est-ce qu'ils vivront  ?
Où être heureux enfin ?

Dans ses yeux tant de larmes
Son sourire tremble encore
Elle réprime le vacarme
De ses sentiments trop forts...

Commentaires

  • Idéologie21

    1 Idéologie21 Le 04/06/2017

    Magnifique et bouleversant poème !
  • Janet

    2 Janet Le 09/02/2017

    Merci Catherine. Je partage donc votre poème avec plaisir ci-dessus.. Je n'ai pas vraiment de page facebook (juste un peu d'allergie, lol!), mais je vais de suite laisser un message sur la vôtre, vous aurez ainsi mes coordonnées facebook. Au plaisir de vous lire...
  • Catherine

    3 Catherine Le 09/02/2017

    Bonjour Janet. Oui bien sûr avec plaisir :) Pour la petite histoire, dans ce poème "Elle'' représente ma belle-mère. J'aime beaucoup votre blog. Avez-vous une page facebook ?
  • Janet

    4 Janet Le 09/02/2017

    Bonjour Catherine. Je viens de lire votre belle et émouvante poésie "Elle vient de Gaza". Merci à vous. Si vous me permettez d'en faire un copier/coller, dîtes-le moi. Je ne fais pas de lien à partir de mon blog vers d'autres blogs ou d'autres pages, mais je me ferais un plaisir de partager votre poème si cela ne vous dérange pas, en indiquant bien sûr votre nom. Bonne journée à vous.
  • Catherine

    5 Catherine Le 09/02/2017

    Expatriée également, j'ai ces mêmes pensées. Merci pour ce peuple en souffrance.
  • Nassy

    6 Nassy Le 06/02/2017

    Quelle catastrophe pour le peuple syrien qui n'était pas des plus mal lotis dans ce monde. Tout peut basculer très rapidement sans qu'on s'en rende compte. Je partage ton émotion car j'en ai vu aussi à Paris, à la gare Saint Lazare. Bises et à bientôt.
  • amour de cuisine

    7 amour de cuisine Le 05/02/2017

    Oui, c'est bien douleureux... des fois les yeux regardent, mais on ne peut rien faire au final... que le bon Dieu nous guide vers le bon chemin et les bons actes.

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